Toulouse et la Rose-Croix

Bien que l’origine purement historique de l’Ordre de la Rose-Croix remonte au XVIIe siècle, il est encore plus ancien sur le plan traditionnel, puisque certains textes rapportent qu’il fut introduit en France vers l’an 800, par un proche de Charlemagne. L’Ordre aurait été présent dès cette époque dans la région toulousaine.

Une origine très ancienne

Aux XIIe et XIIIe siècles, sous la protection des comtes de Toulouse, l’Ordre de la Rose-Croix se serait développé davantage, se consacrant à transmettre son héritage culturel et spirituel à ceux et celles qui étaient en quête de Connaissance et de Sagesse. Tout laisse à penser qu’il y eut alors des échanges entre les Rose-Croix et les Cathares qui, bien que différents dans leur approche du mysticisme, avaient en commun de se relier à la Tradition primordiale.

Le XVIe siècle fut marqué à Toulouse par la résurgence d’un Collège de rhétorique, héritier des jeux floraux du Moyen-Âge. Ses membres, sous couvert de poésies, exprimaient des connaissances issues des Mystères alchimiques, néoplatoniciens et pythagoriciens. Là encore, certains textes font état de liens entre ce Collège et l’Ordre de la Rose-Croix, qui aurait eu à l’époque pour Grand Maître Pierre Jean-Fabre, médecin et alchimiste connu pour son humanisme.

Au XVIIe siècle, plus précisément en 1623, les Rose-Croix attirèrent l’attention du public parisien par de mystérieuses affiches placardées sur les murs de Paris : «Nous, Députés du Collège principal de la Rose-Croix, faisons séjour visible et invisible dans cette ville par la grâce du Très Haut,…». À la même époque, il y avait plusieurs Loges rosicruciennes à Toulouse et dans ses environs, chacune se consacrant au Grand Œuvre de l’Ordre.

L’émergence de l’A.M.O.R.C

D’après ce que l’on sait, l’Ordre de la Rose-Croix était sur le point de se mettre en sommeil à la fin du XIXe siècle, lorsque Harvey Spencer Lewis, jeune américain passionné de mysticisme et d’ésotérisme, vint à Toulouse en 1909 pour y rencontrer les responsables de l’Ordre, parmi lesquels le vicomte de Lapasse et Firmin Boissin. Après avoir été initié dans la Fraternité rosicrucienne, il reçut pour mission d’œuvrer à la résurgence de l’Ordre aux États-Unis. Ainsi naquit l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix (A.M.O.R.C.).

Après la Deuxième Guerre mondiale, l’A.M.O.R.C. s’implanta en Europe, notamment en France. Il est présent à Toulouse et dans la région Midi-Pyrénées depuis les années 50. En 1981, une Convention regroupant 3000 Rosicruciens venus de tous les pays de la juridiction francophone se déroula en plusieurs sessions dans le théâtre du Capitole. À l’issue de cette Convention, l’Ordre tint un Grand Conseil dans le Donjon. À cette époque, le Grand Maître de la juridiction francophone était Christian Bernard.

De nos jours…

De nos jours, l’A.M.O.R.C. est toujours très actif dans la région. La Loge “Harvey Spencer Lewis” de Toulouse est très dynamique. Alternant les activités internes à l’Ordre et les activités publiques, elle participe à la vie associative et culturelle de la Ville rose, et rend témoignage aux liens traditionnels et historiques qu’elle a toujours entretenus avec le Rosicrucianisme.

L’A.M.O.R.C, outre la loge Toulousaine Harvey Spencer Lewis, possède également deux organismes dans les villes d’Albi (Pronaos Edith Lynn), et de Montauban (Pronaos Shambala).